Congrès des EDV  : “Le modèle actuel, c’est de la merde” et autres choses entendues

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Congrès des EDV  : “Le modèle actuel, c’est de la merde” et autres choses entendues

Punch-lines ou infos, par les acteurs de l’industrie au Congrès des Entreprises du Voyage, qui s’est tenu à Val d’Isère du 26 au 28 juin.

Henri Hourcade, SVP Air France-KLM

“Nos ventes corpo via NDC sont aujourd’hui de 10% (...) Tout nous fait dire que c’est le dernier report (de la surcharge GDS, ndr)”.

“NDC est le support des innovations tarifaires des compagnies (continuous pricing, bundle) pour aujourd’hui et pour demain.”

Yorick Charveriat; DG France Amex GBT 

Concernant la NDC : “On peut dire merci à AF qui a su écouter ses partenaires (...) Il y a toujours un impact sur la productivité lors de certaines opérations mais ça peut être réglé d’ici fin d’année.”

“Pour nous, la NDC, ce sont 15M$ d’investissements annuels au global. Les frais d’agence seront-ils augmentés pour compenser ces investissements ? La décision n’est pas prise. On pourrait le faire, tout comme on compensera la faiblesse de la commission Ouigo en augmentant les frais ou tout comme nos frais sont différents entre vols domestiques et vols internationaux.”

Christophe Jacquet, DG de Havas Voyages

“La fragmentation de l’offre SNCF et la NDC, ce sont deux météorites qui nous sont tombés dessus.”

Grégory Mavoian, président de Manor

“Le modèle actuel, c’est de la merde, au sens figuré comme au sens de l’acronyme ‘Modèle Economique à Résultats DEcevants’”.

Alain Krakovitch, directeur TGV-Intercités

“La concurrence modifie la logique SNCF. Avant, on finançait le Paris-Bar-le-Duc grâce au Paris-Lyon… Renfe et Trenitalia, c’est sur Paris-Lyon seulement qu’ils s’installent. Donc la logique doit changer, les coûts doivent baisser.”

“Contrairement à ce que beaucoup croient, TGV-Intercités n’est pas subventionné. Le seul moyen de couvrir nos frais, c’est donc la vente de billets.

Laurent Abitbol, président Marietton 

“NDC, c’est une catastrophe. Quand on gagne moins, c’est un problème. Moi, tous les mois, j’ai 1.850 salariés à payer (...) Au lieu de vendre un Lyon-New York à 543, on va le vendre à 546 : génial ! C'est bien pour vous (compagnies aériennes, ndr), pas pour nous (agences, ndr) Je n’en dors pas la nuit !”

“C’est sympa d’être patron de la SNCF ou d’Air France : vous avez des trains et des avions, nous, on ne les a pas ! Peut-être qu’on va acheter des avions…”

Frédéric Saunier, GM Amadeus France 

“Amadeus n’est plus un GDS, c’est une marketplace avec le contenu EDIFACT qui existera toujours - certaines compagnies ne savent même pas de quoi il s’agit (...), le rail, le lowcost, le NDC : on a 25 compagnies en NDC aujourd’hui, on en aura 30 à la fin de l’année.”

“Je pense que les dernières fonctionnalités qui manquent au NDC d’Air France seront opérationnelles au 1er janvier 2025.”

José Martinez, PDG d’Amplitudes

“Avoir sa propre tech, c’est la voie de la liberté.”

“Sabre ne croyait pas du tout à la NDC. Ils m’ont dit : ‘Ça n'arrivera jamais !’” 

> Lire aussi : Comment Amadeus n’est pas devenu Kodak

“On est connecté directement à l’API d’Air France et on fait de la vente NDC, ça marche très bien, y compris les opérations post-émission. Idem pour PAO, et on a accès à Ouigo. La logique mondiale du GDS n’est pas la mienne : je n’ai pas à attendre leurs développements pour satisfaire mes clients. Je suis entrepreneur et je suis un homme libre.” 

“Quand j’ai expliqué à mes clients que la commission des GDS était beaucoup moins importante, ils m’ont dit : ‘Vous touchez des commissions des GDS ? On aurait bien aimé le savoir !”