Les flottes automobiles roulent-elles sur une « vague verte » ?

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CEGID

Lorsque l'on parle de travel & expense, on omet souvent les déplacements en véhicules d’entreprise qui sont rarement considérés comme des voyages d'affaires. Cette négligence est particulièrement problématique à une époque où la transition écologique est un sujet phare pour les entreprises. Elles doivent désormais repenser leurs parcs automobiles pour intégrer des véhicules plus respectueux de l'environnement, ne serait-ce que pour répondre aux exigences légales.

Un cadre réglementaire renforcé pour accélérer la transition

Le verdissement des flottes automobiles n’est pas une idée nouvelle. Depuis la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) de 2019, les entreprises possédant plus de 100 véhicules sont tenues de renouveler leur parc avec des voitures à faibles émissions de CO2. La LOM et la loi Climat et Résilience de 2021 ont établi des paliers progressifs pour l'intégration de véhicules à faibles émissions dans les parcs (jusqu’à 70 % de la flotte en 2030).

Cependant, les résultats escomptés tardent à se manifester. En 2022, 66 % des entreprises concernées n'avaient pas atteint le premier objectif de 10 % de véhicules à faibles émissions fixé par la loi. Face à ce constat, un nouveau projet de loi a été déposé en début d’année afin d’accélérer cette transition.

Pourquoi cet accent sur les flottes d'entreprises ? Parce qu'elles représentent 52,5 % des ventes de voitures neuves chaque année, influençant directement la demande de véhicules neufs et, par extension, le marché de l'occasion.

Les gestionnaires de flotte face à de nouveaux défis

Malgré la pression réglementaire et les avantages potentiels, de nombreux gestionnaires de flotte ne sont pas prêts à cette transition vers des véhicules plus écologiques. Plusieurs obstacles se dressent sur leur route : le manque d’information, le coût et les infrastructures.

Selon une étude d'Alphabet, 64 % des entreprises européennes considèrent les flottes durables comme un objectif stratégique, mais 56 % ne respectent pas la directive CSRD sur les rapports de durabilité. De plus, plus de 20 % des entreprises ne connaissent toujours pas le niveau d’émissions de CO2 de leur parc, et celles qui le suivent utilisent souvent des méthodes rudimentaires.

L’adoption d’outils numériques pour le suivi des émissions reste un défi, bien qu'elle soit essentielle pour améliorer le reporting et élaborer le meilleur mix de motorisations pour les flottes. Enfin, si 62 % des entreprises envisagent une flotte 100 % électrique à l’avenir, l'infrastructure de recharge et l'autonomie des véhicules électriques demeurent des obstacles majeurs à cette transition.

Le verdissement des flottes automobiles est une nécessité écologique et économique souvent négligée dans la gestion des déplacements professionnels. Face aux impératifs réglementaires et aux enjeux environnementaux, il est urgent d'accélérer cette transition. Les gestionnaires de flotte doivent surmonter les obstacles financiers et infrastructurels pour adopter une approche plus durable et efficace de la mobilité. Une transition bien menée peut apporter des bénéfices significatifs, non seulement pour l'environnement, mais aussi pour la performance économique des entreprises.