Dave Calhoun, PDG de Boeing, se crashe au Sénat américain

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Dave Calhoun, PDG de Boeing, se crashe au Sénat américain
(Ph. Andrew Harnik )

Le PDG de Boeing était entendu par le Sénat américain ce mardi. Il en avait beaucoup moins à dire que les lanceurs d'alerte de sa compagnie.

Le décor change mais la trame scénaristique reste la même. C'est cette fois-ci au Sénat américain, devant une commission d'enquête, que les insuffisances criminelles de Boeing se sont étalées au grand jour, ce mardi 18 juin.

David Calhoun, PDG de l'entreprise, était entendu publiquement, pour la première fois depuis  ce 5 janvier, où un 737 MAX 9, livré en octobre à la compagnie Alaska Airlines, a perdu en vol la porte d'une issue de secours.

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Un épisode qui passerait presque pour une péripétie au regard du déclenchement de cette série noire : deux crashs ayant totalisé 346 morts en 2018 et 2019. Dans cette séance publique, certaines familles brandissaient le portrait de leurs proches disparus dans ces accidents.

Mais à ce terrible bilan humain, s'ajoutent d'autres victimes : des lanceurs d'alerte qui auraient reçu des pressions de la part de leur hiérarchie, ou encore des réaffectations, des insultes... C'est ce qu'il avaient déclaré devant la même commission en avril dernier. Un autre encore, John Barnett, s'est suicidé au mois de mars. Dans les jours précédant sa mort, il avait reçu une quarantaine d'appels téléphoniques de son superviseur.

A tout cela, Dave Calhoun n'a opposé que des généralités déconnectées et des euphémismes affligeants : "Je suis désolé", "Je crois fermement en la nécessité de rendre des comptes", "Notre culture n'est pas parfaite "Quelque chose s'est mal passé"... A la question avez-vous eu un entretien avec les lanceurs d'alerte, Dave Calhoun a répondu par la négative. Un sénateur lui suggéra que ce serait une "bonne idée".